S'élancer en appui sur un coup de pédale
Giacomo Coustellier entre deux rondins de bois.
En supposant que vous maîtrisez votre équilibre sur la roue arrière et que vous êtes capable de faire au moins deux rebonds, concentrez-vous maintenant sur la puissance du coup de pédale au décollage pour les franchissements d'un repère à un autre.
Comment envoyer gros
Carles Diaz envoit gros, légèrement de biais.
Tenez-vous à l'équilibre sur la roue arrière, à environ 10cm en retrait du rebord de l'obstacle que vous allez quitter. Laissez redescendre légèrement la roue avant tout en vous ramassant sur le vélo pour mieux comprimer le pneu arrière.Franchissement en roue arrière
1° Tenez-vous à l'équilibre sur la roue arrière, à environ 10cm en retrait du rebord de l'obstacle pour compenser la rotation du pneu.
2° Abaissez la roue avant et relevez la pédale d'appel tout en vous recroquevillant sur le vélo pour bien comprimer le pneu arrière.
3° Relâchez le frein arrière et tirez sur le cintre pour vous élancer en avant, montez en appui sur la pédale d'appel en accélérant.
4° Ce quart de tour de manivelle, bien synchronisé avec l'effet rebond du pneu arrière, suffit à vous propulser.
5° Une fois en l'air, ramenez le vélo devant vous en tirant le cintre vers le haut, relevez les genoux pour laisser passer le vélo.
6° Bloquez le frein arrière, ramassez-vous sur le vélo en résistant souplement des bras et des jambes pour amortir l'impact.
Gagner en souplesse
Au début, il arrive souvent qu'on atterrisse trop court et qu'on rebondisse en arrière après une réception manquée.
Cela peut être à cause d'une mauvaise impulsion, ou simplement parce que vous atterrissez de façon trop rigide sur les jambes (ce qui vous arrête net).
Efforcez-vous de rester souple en étant le plus progressif possible à l'atterrissage. Pour augmenter la portée de vos franchissements, ramenez votre centre de
gravité au-dessus du vide, juste avant le coup de pédale. Cela a pour effet de vous rapprocher de l'autre bord, donc de diminuer la distance que vous aurez à franchir.
Optimiser le coup de pédale
Carles Diaz, bras tendus, prêt à partir.
Aurélien Fontenoy relève le vélo pour aller plus loin.
Les actions combinées de la roue avant qui s'abaisse et de votre impulsion vers l'avant augmentent le couple du coup de pédale. Cela vous permet aussi de tirer sur le cintre avec plus de force sans que le vélo ne se retrouve trop cabré à la fin du saut ni que vous vous retrouviez trop en arrière lors de l'atterrissage. En fait, pour augmenter la puissance de votre impulsion, vous pouvez utiliser tout le vélo comme un bras de levier, en tirant sur le guidon pour vous élancer en avant tandis que vous sautez en appui sur le coup de pédale.Plus de puissance dans le coup de pédale
1° Tenez-vous à l'équilibre à un angle d'environ 20 degrés par rapport au vide plutôt que de face.
2° Pour augmenter l'effet rebond sur le pneu arrière, exécutez un petit saut sur place en vous ramassant sur le vélo.
3° Cela comprimera davantage le pneu sur le rebord de l'obstacle tandis que vous abaissez la roue avant, gardez les bras tendus.
4° Tirez sur le guidon pour vous élancer en appui sur le coup de pédale, en relâchant le frein arrière.
Bien positionner le pneu arrière
Hannes Herrmann cabre le vélo pour une meilleur réception.
Pour aller plus loin, relevez les genoux et tirez le vélo devant vous.
Maintenant que vous savez comment synchroniser vos coups de pédale, apprenez à en tirer le meilleur parti en fonction du terrain. Une bonne position de départ sur la roue arrière fera toute la différence entre un franchissement souple et une chute.
Le moyeu arrière se trouve juste à la verticale de l'arête sur laquelle repose le pneu, cela vous garantit le meilleur rendement,
avec une force de réaction complètement horizontale.
La roue arrière se trouve au-delà du point culminant de l'obstacle, une partie de votre effort est gaspillée vers le bas,
ce qui rend le vélo plus difficile à tirer vers le haut.
Plan a: dans le meilleur des cas
Pour un départ optimum (photo a), le moyeu arrière se trouve juste à la verticale de l'arête sur laquelle repose le pneu, cela vous garantit le meilleur rendement,
avec une force de réaction complètement horizontale. Venant d'un coup de pédale pur, il n'y a pas de réaction verticale et vous serez propulsé le plus loin possible.
Plan b: moins efficace
Si vous donnez le coup de pédale alors que l'axe de votre roue arrière se trouve au-delà du point culminant de l'obstacle (photo b), alors la réaction au couple
force que vous exercez (la force qui réagit à l'effort de rotation de la roue) peut être décomposée en une composante horizontale (flèche verte) et
une composante verticale vers le bas (flèche rouge).
Dans ce cas, la composante verticale équivaut à un gaspillage d'énergie vers le bas, c'est une partie de votre effort qui aurait pu être mieux utilisée pour
effectuer le franchissement.
Au lieu de vous aider, cette composante verticale propulse votre roue arrière vers le bas, ce qui rend le vélo plus difficile à tirer vers le haut.
Ça peut-être un effet recherché si vous effectuez un franchissement vers un obstacle situé en contrebas.
Dans ce cas, vous pouvez utiliser cet effet de roulage vers le bas pour envoyer votre roue arrière directement vers un point d'atterrissage situé plus bas que votre point de départ.
Le moyeu arrière se trouve en retrait du point le plus haut de l'obstacle, l'effet de la réaction verticale sur la roue arrière
sera de faire plonger le vélo, préparez-vous à une chute spectaculaire par-dessus le guidon.
Rebond de compression
Lorsque vous êtes à l'équilibre sur la roue arrière, sur un rail ou un rebord étroit, le simple fait d'abaisser la roue avant fait rouler le pneu d'une dizaine
de centimètres (ce qui ramène le moyeu au dessus du vide plutôt qu'à la verticale de votre point d'appui.
Pour compenser cet effet, la plupart des pilotes profitent du rebond de compression avant le coup de pédale pour se repositionner et bien caler la roue arrière.
Si vous ne voulez pas faire cet ajustement, alors, il vaut mieux commencer à l'équilibre avec le moyeu arrière légèrement en retrait de votre point d'appui, de
façon à ce que l'abaissement de la roue avant lors de la phase de compression ramène la roue arrière exactement à la verticale du point d'appui (image a),
pour un départ optimum. C'est une subtilité qui fait toute la différence.
Le franchissement en dévers
Vous pouvez avoir à descendre d'un obstacle tout en ayant à franchir la distance qui vous sépare d'un autre obstacle situé en contre-bas (le fameux drop gap, en Anglais).
Pour cela, vous devrez combiner les techniques de base du saut de face en partant sur un coup de pédale puissant qui doit vous propulser du haut de l'obstacle directement jusqu'au prochain,
au-dessus d'un vide ou d'un terrain impraticable.
Plus vous partirez de haut par rapport au point d'atterrissage visé, plus vous pourrez couvrir la distance qui vous en sépare facilement. Contrairement à une simple transition
sur la roue arrière entre deux points à l'horizontale, vous n'aurez pas à forcer autant sur le coup de pédale lorsqu'il y a un dénivelé.
Pour les petits franchissements, vous n'aurez qu'à cabrer le vélo en ramenant le cintre vers vous pour aller chercher le point d'atterrissage avec la roue arrière.
Moduler la puissance du coup de pédale
Andrei Burton vise la rembarde pour stopper sa roue arrière.
En extention complète pour aller "chercher" le point de réception.
Sur les gros franchissements avec un dénivelé important, vous devrez non seulement finir votre extension sur un puissant coup de pédale pour couvrir la distance (en prenant de la vitesse horizontalement) mais vous subirez aussi l'accélération de la pesanteur sur la différence de hauteur.Le franchissement en dévers
1° À l'équilibre sur la roue arrière, positionnez le pneu sur le rebord de l'obstacle que vous allez quitter.
2° Frein bloqué, abaissez la roue avant à l'horizontale tout en vous recroquevillant sur le vélo (au dessus du vide)
3° Tirez sur le guidon pour monter en extention sur votre pédale d'appel. Relâchez le frein et modulez le coup de pédale.
4° Une fois parti, ramenez le vélo devant vous en tirant le cintre vers le haut pour diriger votre roue arrière vers votre point d'atterrissage.
5° Si nécessaire, cabrez davantage le vélo pour assurer la position de votre roue arrière en tendant les jambes vers votre point de réception.
6° À l'atterrissage, stoppez le mouvement horizontal en amortissant l'impact progressivement sur les bras et les jambes.